jeudi 25 février 2016

Des écrivains en herbe…




Mme Labbe, professeur de français, a fait travailler ses élèves de 4ème C et 4ème E sur des nouvelles à chute et chaque élève en a rédigé une. Voici quatre textes remarquables.

Léna 4C a écrit : Cadavres exquis
Emma 4C : Les premiers mots
Chrysanthe 4E : Mon premier vol
Noah 4C : Une rencontre
Zoé 4C : Jolie petite fille

Cadavres exquis


     Aujourd’hui on m’a appelé pour que je résolve une affaire dans laquelle il est question de trois meurtres. Je suis sur le terrain depuis seulement cinq minutes. Trois petits corps se trouvent dans la pièce rectangulaire et je recherche, à travers mes épaisses lunettes, des indices qui pourraient m’aider à trouver l’auteur de cet abominable crime. Etant borné et têtu de nature, je sais que je ne m’arrêterai que lorsque j’aurais trouvé le coupable. Déterminé, je me mets au travail avec ardeur, tous les sens en éveil.
     Je commence par analyser les moindres recoins et par chercher d’éventuelles personnes qui pourraient m’aider. Cette enquête s’annonce difficile car il y a très peu de témoins et peu d’indices. Pourtant, la façon dont les victimes ont été tuées ne ressemble en rien à ce que j’ai déjà connu ; les habits sont déchirés et reposent en lambeaux autour des corps, les cheveux sont arrachés, les cadavres laissés tels quels. Je prends cela pour de la provocation. La technique est brouillonne et pourtant efficace. A mes cotés, une personne de la famille pleure à chaudes larmes en ne cessant de répéter entre deux sanglots « Qui a fait cette chose ? Je les aimais tellement ! Celui qui a osé faire ça n’a pas de cœur ! C’est un monstre ! ». 
La vue de cette personne me fait mal et j’essaie de la consoler du mieux que je peux. Je décide également d’ôter les corps de sa vue et de les mettre dans des boîtes en bois prévues pour leur petite taille. Les traces que j’ai pu voir sur leurs bras, leurs jambes sont au cœur de mon enquête. J’interroge une nouvelle fois les rares témoins qui ne cessent de me répéter la même chose : «  je ne sais rien du tout je n’étais pas là ! A cette heure je travaille ! Je jure que ce n’est pas moi ! ».
Deux heures plus tard, je ne suis malheureusement pas plus avancé. Je repasse le film, cherche encore et encore à m’en donner la migraine. Je sais que quelque chose cloche. Tout à coup, quelqu’un fait irruption dans la pièce et prétend connaître le coupable et savoir où il se trouve. Même si je ne le crois pas, je suis bien obligé de le suivre étant donné que je ne sais rien de mon côté. Le témoin, très sûr de lui, me mène à son habitat d’un air fier. J’écarquille les yeux. Je me rends compte qu’il a raison et je me traite de tous les noms pour ne pas y avoir pensé plus tôt. Je me sens honteux. Dans ma tête, le puzzle se termine et la lumière s’allume.
     Pour être sûr de ne commettre aucune erreur, j’examine trois fois l’endroit. Mais les morceaux de tissus provenant des vêtements des victimes, les minuscules cheveux et l’activité du coupable me permettent de dire que tous les indices concordent et que j’ai résolu, certes avec de l’aide, cette affaire. Je sors péniblement de la petite maison, relève la tête et crie :

«  Eva, ma puce ! Avec ton frère on a trouvé qui a osé saccager tes magnifiques poupées ! C’est le chien ! »

         
Nouvelle rédigée par Léna 4ème C



 « Les premiers mots »


Adam est un bébé de sept mois. Les mauvaises langues disent qu'il a un nez crochu, que ce n'est pas très joli, mais moi je trouve que ça fait son charme. Et puis,,, c'est mon petit ! Il n'est pas colérique comme la plupart, il est même plutôt calme pour un bébé. En revanche, il a un fort caractère et ne m'écoute pas toujours.

         Quand mon bébé est né, on m'a dit que l'âge moyen est de douze mois pour entendre ses premiers mots et que je ne dois pas m'inquiéter si la parole tarde à venir.
Depuis quelques temps, je lui répète sans cesse des expressions et des bouts de phrases car les spécialistes m'ont dit que dès les premières semaines, il faut les stimuler en paroles. Néanmoins,  quand je prépare le repas ou que je suis occupée à autre chose, je n'ai pas forcément le temps de lui parler, alors je lui fait écouter une cassette sur laquelle j'ai enregistré ma voix en anglais et en français dans l'espoir qu'il parle ces deux langues. Ça a l'air de plutôt bien fonctionner. Adam a commencé il y a tout juste une semaine à pousser des petits cris. Je suis pressée d'entendre ce qu'il va dire en premier – « maman j'espère » ! - et je suis intimement persuadé qu'il parlera bien avant ses un an.
         Ce matin , il me semble plutôt agité, et il a très peu dormi de la nuit. Comme d'habitude, je lui prépare son petit déjeuner :  céréales de blé, pomme, poire ... tout en lui parlant. Il ouvre la bouche et en sort un son rauque, Puis il recommence :  une fois, deux fois... jusqu'au moment où j’entends «  maman » sortir de sa bouche.

         A ce moment-là, j'ouvre son portillon mais, voulant le prendre dans mes bras,  il s'envole aussitôt. J'ai du mal à le remettre dans sa cage,,, Voilà, après tout ce temps, j'ai enfin réussi à faire parler mon perroquet !

 Nouvelle rédigée par Emma 4ème C



Mon premier vol





     Aujourd'hui 15 mai. J'embarque pour mon premier vol en tant que pilote de ligne. Je suis à l'aéroport de Paris, Roissy Charles de Gaulle. Je me trouve dans un état proche de l'excitation. Ma co-pilote est l'une de mes amies, Jade. Je n'ai donc absolument aucun souci à me faire. Avant de faire décoller l'avion, je vérifie que tout fonctionne correctement et que tout est en place, comme il le faut. Je prends ensuite mon micro et salue les voyageurs. Tout est prêt, il est 9h56 et je pars enfin pour huit heures d'avion : direction New-York.
    Je tire sur le manche : tous les voyants sont au vert. L'appareil effectue son décollage sans anicroc. Dans ma tête, je réalise que je suis seule maître à bord et que je n'ai pas le doit à l'erreur, même si ma co-pilote est là pour m'assister si besoin. Il y a un peu de brouillard en ce jour printanier; cela me gâche un peu la vue et m'angoisse légèrement. Lorsque je regarde en bas, j'arrive tout de même à apercevoir un camion pompier sur la piste.
Pendant le vol, je traverse de nombreuses turbulences et j'ai un peu peur mais heureusement, Jade est là pour me rassurer. Le trajet me paraît très long. Nous arrivons enfin au-dessus de l'Océan Atlantique. La moitié du chemin est fait, et Jade et moi sommes fières de nous. Il reste pile quatre heures de vol avant d'arriver à l'aéroport de New-York. Je prends le micro afin de m'assurer que les passagers vont bien. Ils ont l'air satisfaits, cela me donne encore plus confiance en moi.
Bientôt, la tour de contrôle nous fait savoir que nous devons amorcer la descente. La piste de l'aéroport de New-York étant en vue une demi-heure plus tard, je demande aux passagers de veiller à bien garder leur ceinture. J'actionne la manette vers le bas, pose mon avion sans souci et coupe les réacteurs. Nous sommes arrivés sains et saufs. Au final, mon baptême de l'air s'est bien passé. Jade et moi descendons de l'avion, heureuses d'avoir partagé ce beau moment.
Au loin, j’aperçois mon père qui m'attend sur un banc. Je cours vers lui, saute dans ses bras et lui dis du haut de mes cinq ans : "Merci beaucoup papa pour ce tour de manège. J'ai adoré, c'était trop bien! On reviendra ?"

Nouvelle rédigée par Chrysanthe 4ème E


Une rencontre




Richard est un jeune homme d’une vingtaine d’années, passionné de jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance. Le Père Noël lui a apporté l’année de ses neuf ans une des premières consoles commercialisées. Depuis ce jour, il passe de plus en plus de temps à jouer aux  jeux vidéo, sa préférence allant en grandissant vers les jeux de rôles et les jeux en réseau. Evidemment, son comportement déplait énormément à ses parents. Ils sont  inquiets pour l’avenir de leur fils, ce qui est cause de nombreuses disputes entre la mère et son garçon. Mais, lasse de ces éternelles prises de bec, la maman de Richard finit par baisser les bras et perd tout espoir de le raisonner.
Arrivé à l’âge adulte, Richard est sans emploi et passe désormais ses jours comme ses nuits, attablé devant son ordinateur, à jouer. Il faut savoir que dans ce genre de jeux, il existe des communautés de joueurs où l’on utilise des pseudos. Richard a choisi : « Cœur de Lion ».
C’est par le biais d’un de ces réseaux que «  Cœur de Lion »  - alias Richard - fait la connaissance de « Fée Clochette ». Novice dans le jeu, Richard la prend sous sa protection et peu à peu elle lui devient indispensable. Devenus partenaires, ils tchatent et se découvrent énormément de points communs et d’affinités. Chaque matin, le jeune homme allume son ordinateur et  se demande si « Fée Clochette » sera au rendez-vous… Puis l’envie de l’inviter à se rencontrer pour de vrai germe dans son esprit. Un jour, il  se lance enfin et l’invite à boire un verre en sa compagnie. « Fée Clochette » accepte. Il est fou de joie.
Le lendemain ,il se prépare pour son rendez-vous : il met son plus beau jean, sa chemise préférée, se rase, se parfume et nettoie même ses baskets avant de les mettre. Arrivé au café avec plus d’une demi-heure d’avance, Richard sent son cœur s’accélérer, ses mains devenir moites ….Il se demande s’il lui plaira, si elle est blonde ou brune, petite ou grande, si elle a des cheveux longs ou courts. Il regarde avec inquiétude l’horloge du café qui égrène les minutes jusqu’à l’heure fatidique où il se retourne vers la porte et s’exclame :
--Maman ?!
--Salut« Cœur de Lion » ! On peut enfin prendre le temps de se parler !


 Nouvelle rédigée par Noah 4ème C



Jolie petite fille




Ce mercredi, je me promenai avec Lola dans le parc, comme à l’accoutumée. Il faisait très beau,ce qui était assez rare en Angleterre. A la sortie du parc, je vis une nouvelle boutique et décidai d’y entrer. C’était une grande échope qui proposait des articles à la pointe de la mode. Je demandai à Lola ce qui lui ferait plaisir que j’achète. Elle me regarda fixement, sans un mot. J’allai donc devoir me débrouiller seule. Je commençai à fouiner dans les rayons. Une demi-heure plus tard, je m’étais décidée. Je lui offrirai un beau manteau rouge. En sortant de la boutique, je rencontrai une de mes amies.

Je ne l’avais pas vue depuis longtemps et j’étais très heureuse de la croiser.Elle me demanda comment j’allais et s’émerveilla devant Lola. Elle avait un magnifique petit chien qui se mit à jouer avec ma fifille. En me retournant, je les vis se rouler dans la boue. Je hurlai en constatant que son nouveau manteau était tâché de boue. Je courus, la pris dans mes bras et me précipitai vers la maison en saluant rapidement mon amie. Je marchai aussi vite que possible et dès que je fus rentrée, je fis couler un bain tout en la grondant sévèrement. Lola ne semblait pas comprendre ce qu’elle avait fait de mal. Je lui expliquai qu’une petite fille ne devait pas se rouler dans la boue. Lorsque le bain fut prêt, je la plongeai dedans. Mais elle voulut absolument sortir et mit de l’eau partout. Je la lâchai pour éponger le sol, elle en profita alors pour sortir de la baignoire et courir aussi vite qu’elle pouvait. Je voulus la rattraper, mais elle était trop rapide. J’abandonnai et la laissai s’installer dans le canapé, la couvrant d’une serviette pour qu’elle n’attrape pas froid. Je partis chercher une serpillière et constatai les dégâts. Dans sa course, elle avait renversé des chaises, déplacé des meubles et mis de l’eau partout. Je la réprimandai une nouvelle fois et lui promis que si elle recommençait, elle serait privée de sorties au parc. Elle me regarda avec des grands yeux tristes…

Une semaine plus tard, je retournai au jardin d’acclimatation et recroisai mon amie. Elle m’invita chez elle. J’acceptai. Nous partageâmes un très bon repas et allâmes ensuite au bord de la piscine avec Lola et son chien. Lola essaya de plonger dans la piscine mais je la rattrapai juste à temps. Nous jouâmes ensuite tous les quatre à un jeu de balle. Quelques minutes plus tard, Lola commença à avoir faim. Je demandai à mon amie si elle aurait à manger et à boire pour elle. Elle revint avec une gamelle d’eau et des croquettes pour chien. Je la remerciai et lui dis que c’était les préférées de ma chère petite Lola !



 Nouvelle rédigée par Zoé 4ème C