Mme Labbe, professeur de français, a fait
travailler ses élèves de 4ème C et 4ème E sur des
nouvelles à chute et chaque élève en a rédigé une. Voici quatre textes
remarquables.
Léna 4C a écrit : Cadavres exquis
Emma 4C : Les premiers mots
Chrysanthe 4E : Mon premier vol
Noah 4C : Une rencontre
Zoé 4C : Jolie petite fille
Cadavres exquis
Aujourd’hui on m’a appelé pour que je résolve
une affaire dans laquelle il est question de trois meurtres. Je suis sur le
terrain depuis seulement cinq minutes. Trois petits corps se trouvent dans la
pièce rectangulaire et je recherche, à travers mes épaisses lunettes, des
indices qui pourraient m’aider à trouver l’auteur de cet abominable crime.
Etant borné et têtu de nature, je sais que je ne m’arrêterai que lorsque
j’aurais trouvé le coupable. Déterminé, je me mets au travail avec ardeur, tous
les sens en éveil.
Je commence par analyser les moindres
recoins et par chercher d’éventuelles personnes qui pourraient m’aider. Cette
enquête s’annonce difficile car il y a très peu de témoins et peu d’indices.
Pourtant, la façon dont les victimes ont été tuées ne ressemble en rien à ce
que j’ai déjà connu ; les habits sont déchirés et reposent en lambeaux
autour des corps, les cheveux sont arrachés, les cadavres laissés tels quels.
Je prends cela pour de la provocation. La technique est brouillonne et pourtant
efficace. A mes cotés, une personne de la famille pleure à chaudes larmes en ne
cessant de répéter entre deux sanglots « Qui a fait cette chose ? Je
les aimais tellement ! Celui qui a osé faire ça n’a pas de cœur !
C’est un monstre ! ».
La vue de cette
personne me fait mal et j’essaie de la consoler du mieux que je peux. Je décide
également d’ôter les corps de sa vue et de les mettre dans des boîtes en bois prévues
pour leur petite taille. Les traces que j’ai pu voir sur leurs bras, leurs
jambes sont au cœur de mon enquête. J’interroge une nouvelle fois les rares
témoins qui ne cessent de me répéter la même chose : « je ne sais
rien du tout je n’étais pas là ! A cette heure je travaille ! Je jure
que ce n’est pas moi ! ».
Deux heures plus tard,
je ne suis malheureusement pas plus avancé. Je repasse le film, cherche encore
et encore à m’en donner la migraine. Je sais que quelque chose cloche. Tout à
coup, quelqu’un fait irruption dans la pièce et prétend connaître le coupable
et savoir où il se trouve. Même si je ne le crois pas, je suis bien obligé de
le suivre étant donné que je ne sais rien de mon côté. Le témoin, très sûr de
lui, me mène à son habitat d’un air fier. J’écarquille les yeux. Je me rends
compte qu’il a raison et je me traite de tous les noms pour ne pas y avoir
pensé plus tôt. Je me sens honteux. Dans ma tête, le puzzle se termine et la
lumière s’allume.
Pour être sûr de ne commettre aucune
erreur, j’examine trois fois l’endroit. Mais les morceaux de tissus provenant
des vêtements des victimes, les minuscules cheveux et l’activité du coupable me
permettent de dire que tous les indices concordent et que j’ai résolu, certes
avec de l’aide, cette affaire. Je sors péniblement de la petite maison, relève la tête et crie :
« Eva, ma
puce ! Avec ton frère on a trouvé qui a osé saccager tes magnifiques
poupées ! C’est le chien ! »
Nouvelle
rédigée par Léna 4ème C
« Les premiers mots »
Adam est un bébé de sept mois. Les mauvaises langues disent qu'il a un
nez crochu, que ce n'est pas très joli, mais moi je trouve que ça fait son
charme. Et puis,,, c'est mon petit ! Il n'est pas colérique comme la
plupart, il est même plutôt calme pour un bébé. En revanche, il a un fort
caractère et ne m'écoute pas toujours.
Quand mon bébé est né, on m'a dit que l'âge moyen est de douze
mois pour entendre ses premiers mots et que je ne dois pas m'inquiéter si la
parole tarde à venir.
Depuis quelques temps, je lui répète sans cesse des expressions et des
bouts de phrases car les spécialistes m'ont dit que dès les premières semaines,
il faut les stimuler en paroles. Néanmoins,
quand je prépare le repas ou que je suis occupée à autre chose, je n'ai
pas forcément le temps de lui parler, alors je lui fait écouter une cassette
sur laquelle j'ai enregistré ma voix en anglais et en français dans l'espoir
qu'il parle ces deux langues. Ça a l'air de plutôt bien fonctionner. Adam a
commencé il y a tout juste une semaine à pousser des petits cris. Je suis
pressée d'entendre ce qu'il va dire en premier – « maman
j'espère » ! - et je suis intimement persuadé qu'il parlera bien
avant ses un an.
Ce
matin , il me semble plutôt agité,
et il a très peu dormi de la nuit. Comme d'habitude, je lui prépare son petit
déjeuner : céréales de blé, pomme,
poire ... tout en lui parlant. Il ouvre la bouche et en sort un son rauque,
Puis il recommence : une fois, deux
fois... jusqu'au moment où j’entends « maman » sortir de sa bouche.
A ce moment-là, j'ouvre
son portillon mais, voulant le prendre dans mes bras, il s'envole aussitôt. J'ai du mal à le
remettre dans sa cage,,, Voilà, après tout ce temps, j'ai enfin réussi à faire
parler mon perroquet !
Nouvelle
rédigée par Emma 4ème C
Mon premier vol
Aujourd'hui
15 mai. J'embarque pour mon premier vol en tant que pilote de ligne. Je suis à
l'aéroport de Paris, Roissy Charles de Gaulle. Je me trouve dans un état proche
de l'excitation. Ma co-pilote est l'une de mes amies, Jade. Je n'ai donc
absolument aucun souci à me faire. Avant de faire décoller l'avion, je vérifie
que tout fonctionne correctement et que tout est en place, comme il le faut. Je
prends ensuite mon micro et salue les voyageurs. Tout est prêt, il est 9h56 et
je pars enfin pour huit heures d'avion : direction New-York.
Je tire sur
le manche : tous les voyants sont au vert. L'appareil effectue son décollage
sans anicroc. Dans ma tête, je réalise que je suis seule maître à bord et que
je n'ai pas le doit à l'erreur, même si ma co-pilote est là pour m'assister si
besoin. Il y a un peu de brouillard en ce jour printanier; cela me gâche un peu
la vue et m'angoisse légèrement. Lorsque je regarde en bas, j'arrive tout de
même à apercevoir un camion pompier sur la piste.
Pendant
le vol, je traverse de nombreuses turbulences et j'ai un peu peur mais
heureusement, Jade est là pour me rassurer. Le trajet me paraît très long. Nous
arrivons enfin au-dessus de l'Océan Atlantique. La moitié du chemin est fait,
et Jade et moi sommes fières de nous. Il reste pile quatre heures de vol avant
d'arriver à l'aéroport de New-York. Je prends le micro afin de m'assurer que
les passagers vont bien. Ils ont l'air satisfaits, cela me donne encore plus
confiance en moi.
Bientôt,
la tour de contrôle nous fait savoir que nous devons amorcer la descente. La
piste de l'aéroport de New-York étant en vue une demi-heure plus tard, je
demande aux passagers de veiller à bien garder leur ceinture. J'actionne la
manette vers le bas, pose mon avion sans souci et coupe les réacteurs. Nous
sommes arrivés sains et saufs. Au final, mon baptême de l'air s'est bien passé.
Jade et moi descendons de l'avion, heureuses d'avoir partagé ce beau moment.
Au
loin, j’aperçois mon père qui m'attend sur un banc. Je cours vers lui, saute
dans ses bras et lui dis du haut de mes cinq ans : "Merci beaucoup
papa pour ce tour de manège. J'ai adoré, c'était trop bien! On reviendra
?"
Nouvelle
rédigée par Chrysanthe 4ème E
Une rencontre
Richard est un jeune homme d’une
vingtaine d’années, passionné de jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance. Le
Père Noël lui a apporté l’année de ses neuf ans une des premières consoles
commercialisées. Depuis ce jour, il passe de plus en plus de temps à jouer aux jeux vidéo, sa préférence allant en
grandissant vers les jeux de rôles et les jeux en réseau. Evidemment, son comportement
déplait énormément à ses parents. Ils sont inquiets pour l’avenir de leur fils, ce qui est
cause de nombreuses disputes entre la mère et son garçon. Mais, lasse de ces
éternelles prises de bec, la maman de Richard finit par baisser les bras et perd
tout espoir de le raisonner.
Arrivé à l’âge adulte, Richard est sans
emploi et passe désormais ses jours comme ses nuits, attablé devant son
ordinateur, à jouer. Il faut savoir que dans ce genre de jeux, il existe des
communautés de joueurs où l’on utilise des pseudos. Richard a choisi :
« Cœur de Lion ».
C’est
par le biais d’un de ces réseaux que « Cœur de Lion » - alias
Richard - fait la connaissance de « Fée Clochette ». Novice dans le jeu,
Richard la prend sous sa protection et peu à peu elle lui devient indispensable.
Devenus partenaires, ils tchatent et se découvrent énormément de points communs
et d’affinités. Chaque matin, le jeune homme allume son ordinateur et se demande si « Fée Clochette »
sera au rendez-vous… Puis l’envie de l’inviter à se rencontrer pour de vrai
germe dans son esprit. Un jour, il se lance
enfin et l’invite à boire un verre en sa compagnie. « Fée Clochette »
accepte. Il est fou de joie.
Le lendemain ,il se prépare pour son
rendez-vous : il met son plus beau jean, sa chemise préférée, se rase, se
parfume et nettoie même ses baskets avant de les mettre. Arrivé au café avec plus
d’une demi-heure d’avance, Richard sent son cœur s’accélérer, ses mains devenir
moites ….Il se demande s’il lui plaira, si elle est blonde ou brune, petite ou
grande, si elle a des cheveux longs ou courts. Il regarde avec inquiétude
l’horloge du café qui égrène les minutes jusqu’à l’heure fatidique où il se
retourne vers la porte et s’exclame :
--Maman ?!
Nouvelle
rédigée par Noah 4ème C
Nouvelle rédigée par Zoé 4ème C
Jolie petite fille
Ce
mercredi, je me promenai avec Lola dans le parc, comme à l’accoutumée. Il
faisait très beau,ce qui était assez rare en Angleterre. A la sortie du parc,
je vis une nouvelle boutique et décidai d’y entrer. C’était une grande échope qui
proposait des articles à la pointe de la mode. Je demandai à Lola ce qui lui
ferait plaisir que j’achète. Elle me regarda fixement, sans un mot. J’allai
donc devoir me débrouiller seule. Je commençai à fouiner dans les rayons. Une
demi-heure plus tard, je m’étais décidée. Je lui offrirai un beau manteau rouge.
En sortant de la boutique, je rencontrai une de mes amies.
Je
ne l’avais pas vue depuis longtemps et j’étais très heureuse de la croiser.Elle
me demanda comment j’allais et s’émerveilla devant Lola. Elle avait un
magnifique petit chien qui se mit à jouer avec ma fifille. En me retournant, je
les vis se rouler dans la boue. Je hurlai en constatant que son nouveau manteau
était tâché de boue. Je courus, la pris dans mes bras et me précipitai vers la
maison en saluant rapidement mon amie. Je marchai aussi vite que possible et
dès que je fus rentrée, je fis couler un bain tout en la grondant sévèrement. Lola
ne semblait pas comprendre ce qu’elle avait fait de mal. Je lui expliquai
qu’une petite fille ne devait pas se rouler dans la boue. Lorsque le bain fut
prêt, je la plongeai dedans. Mais elle voulut absolument sortir et mit de l’eau
partout. Je la lâchai pour éponger le sol, elle en profita alors pour sortir de
la baignoire et courir aussi vite qu’elle pouvait. Je voulus la rattraper, mais
elle était trop rapide. J’abandonnai et la laissai s’installer dans le canapé,
la couvrant d’une serviette pour qu’elle n’attrape pas froid. Je partis
chercher une serpillière et constatai les dégâts. Dans sa course, elle avait
renversé des chaises, déplacé des meubles et mis de l’eau partout. Je la
réprimandai une nouvelle fois et lui promis que si elle recommençait, elle
serait privée de sorties au parc. Elle me regarda avec des grands yeux tristes…
Une
semaine plus tard, je retournai au jardin d’acclimatation et recroisai mon
amie. Elle m’invita chez elle. J’acceptai. Nous partageâmes un très bon repas
et allâmes ensuite au bord de la piscine avec Lola et son chien. Lola essaya de
plonger dans la piscine mais je la rattrapai juste à temps. Nous jouâmes
ensuite tous les quatre à un jeu de balle. Quelques minutes plus tard, Lola
commença à avoir faim. Je demandai à mon amie si elle aurait à manger et à
boire pour elle. Elle revint avec une gamelle d’eau et
des croquettes pour chien. Je la remerciai et lui dis que c’était les préférées
de ma chère petite Lola !
Nouvelle rédigée par Zoé 4ème C