vendredi 8 avril 2022

Les élèves de 3ème rencontrent Simone Polak, rescapée des camps d’Auschwitz et Bergen Belsen

 

Mardi 05 avril en début d’après-midi tous les élèves de 3ème se sont rendus à la Salle du Fil d’Eau pour assister durant deux heures à l’intervention de Mme Polak.

 


Simone Polak est aujourd’hui âgée de 93 ans. Elle raconte : elle avait 11 ans en 1940 quand elle a dû très rapidement fuir avec sa mère et son petit frère leur appartement de Saverne pour aller se réfugier dans le Jura en zone libre. Le 27 avril 1944, la famille est arrêtée après avoir été dénoncée et emmenée à Drancy. Quelque temps plus tard, alors que Simone, sa maman et son petit frère attendent avec des centaines de personnes sur le quai de la gare (en attente d’un train qui devait les emmener à Auschwitz), elle nous décrit l’effroi  sur les visages des adultes quand ils comprennent qu’ils voyageront dans des wagons à bestiaux.


 

Elle nous raconte les trois jours et nuits terribles dans le train et l’arrivée à Auschwitz. Un déporté qui a une taille très grande parvient à regarder par la lucarne rectangulaire et décrit« il y a des hommes en pyjamas qui courent très vite ». La maman de Simone dit à sa fille  au cas où elles seraient séparées « Agis toujours comme si j’étais à tes côtés ». Cette phrase, Simone en fera le titre de son livre autobiographique qui a paru en 2018 (et dont les bénéfices vont à une association).

Simone nous décrit son quotidien à Auschwitz. La faim, le manque d’hygiène, la surveillance constante, les appels debout dans le froid durant des heures, le travail difficile dans une carrière de pierres où chaque jour une détenue est battue, … et un jour ça a été son tour. Elle dit aussi que pour survivre il ne fallait pas réfléchir, pas penser, seulement faire ce qu’on vous demandait. Un autre élément qui l’a aidée : l’amitié avec une amie.

Elle relate son départ pour Bergen Belsen, comment elle a pu faire partie de la liste des partants grâce à sa connaissance de la langue allemande et à la présence d’esprit qu’elle a eue en disant qu’elle avait 17 ans (elle s’était vieillie de deux ans) et qu’elle était couturière.

Elle nous parle de la Libération, de son arrivée en France où elle a dû être hospitalisée pendant deux mois. Puis de son arrivée à Strasbourg et de la maladie qu’elle a développée suite aux nombreux coups dont elle a été victime dans la carrière de pierres : la tuberculose osseuse. Maladie dont il lui faudra des années de soins très difficiles et douloureux jusqu’à ce que l’arrivée des antibiotiques guérisse sa maladie.

Les élèves se sont montrés très attentifs et tous ont été touchés par le discours de Simone qui régulièrement les invitait à poser des questions. En fin de séance les élèves se sont levés et ont applaudi.

Voici quelques témoignages d’élèves au

lendemain de l’intervention :

Cécile : « Cette expérience nous a permis de nous rendre compte que nos chapitres d’histoire sont bien réels et horribles.  Le moment où Simone nous a montré son tatouage du camp était impressionnant ».

Pauline : « Son récit a été très touchant mais les moments où j’ai ressenti le plus de choses c’étaient quand je me disais que la femme en face de moi avait vécu tout ce qu’elle racontait. Ou encore lorsque je me rendais compte qu’elle avait notre âge (15 ans) à Auschwitz. Egalement quand tout le monde s’est levé et a applaudi ».

Suzanne : « Malgré l’horreur qu’elle a vécu, elle a réussi à nous faire des blagues et à atténuer ses propos afin de ne pas nous brusquer ».

Léonie : « Assister au témoignage de Mme Polak était pour moi un grand honneur. Cette dame mérite tout le respect du monde après ce qu’elle a vécu et traversé. J’ai ressenti beaucoup d’émotions notamment quand je me suis rendu compte que dès son arrivée dans le camp, elle a perdu sa mère et son frère ».

Mathilde : « C’est encore aujourd’hui une femme très forte, un très bel exemple pour tout le monde ».

Elisa : « C’était émouvant car nous sommes sûrement la dernière génération à pouvoir entendre des rescapés en personne. Plus tard, il ne restera personne. »

Sophia : « Cette personne si âgée, si charmante, m’a redonné foi en l’humanité… Merci Simone Polak ».