Parcours des métiers : des élèves rencontrent Mme Delafosse.
C’est dans le cadre du projet découverte des métiers qu’a été accueillie Mme Delafosse, professeure de français, au CDI jeudi 12 décembre.
Le niveau pour être enseignant est BAC + 5. Ceci signifie qu’il faut un MASTER (4 ans après le bac : une licence qui se prépare en trois ans et une année de spécialisation dans une discipline). Et ensuite l’étudiant prépare le concours (épreuves écrites d’abord puis orales s’il est admissible) durant un an.Il sera stagiaire pendant une année dans un établissement scolaire et sera conseillé par un enseignant qui a de l’expérience.
Mme Delafosse explique qu’il existe deux voies possibles pour les enseignants de lettres :
· La classe préparatoire qui après le BAC sélectionne les élèves sur dossier. Il existe des classes préparatoires scientifiques mais aussi en lettres et dans ce dernier cas l’accent est mis sur le français, l’histoire et les langues. Mme Delafosse explique que c’est une voie intéressante pour les jeunes qui ne savent pas précisément quelle spécialité étudier à l’issue de la classe de terminale. Les années de classe préparatoire laissent le temps d’affiner ses choix tout en acquérant un niveau d’excellence puisque cette formation prépare à des concours d’école de commerce par exemple. La jeune enseignante a suivi cette voie et elle a été très formatrice pour elle. Tous les mercredis les élèves passent des oraux, ce qui leur apprend à parler devant un public et progressivement de développer de l’aisance. Et tous les samedis des épreuves écrites sont programmées. C’est un rythme de travail exigeant. On peut ensuite intégrer la faculté de son choix.
· L’université. Dès l’obtention du BAC le futur étudiant peut s’inscrire dans une faculté (lettres, sciences, …) à condition d’être passé par la plateforme PARCOURSSUP et que son choix ait été validé. Le jeune s’engage tout de suite dans une spécialité. L’avantage est qu’il peut suivre une voie de préprofessionnalisation. Cela signifie qu’en deuxième année il peut suivre les cours d’un enseignant en collège ou en lycée. Dans un premier temps il va observer. Puis il pourra intervenir entre 5 et 10 minutes et progressivement davantage. L’étudiant peut aussi aider l’enseignant à encadrer des heures de devoirs faits. Cela permet à certains étudiants d’écarter la voie de l’enseignement car très vite ils se rendent compte que ce métier ne leur convient pas et de fait certains se réorientent.
Inconvénients et avantages du métier :
Beaucoup de personnes ne s’en rendent pas compte mais le concours pour être professeur en collège et lycée est national, ce qui signifie qu’on peut être muté loin de chez soi pour une durée plus ou moins longue. On ne choisit pas l’endroit où on va enseigner mais on peut faire des vœux grâce à un système de points : l’ancienneté, le fait d’être marié ou pacsé ou encore d’avoir des enfants. La jeune enseignante dit qu’en début de carrière on travaille énormément (50 heures par semaine environ) et ensuite avec l’expérience, le travail est allégé mais se rajoutent toujours les corrections de copies, les réunions diverses, conseils de classes, réunions parents/professeurs…
Mme Delafosse rend les élèves attentifs au fait qu’on n’a peut-être pas envie de faire ce métier toute sa vie et que dans certaines disciplines comme les lettres modernes il est très difficile de se reconvertir à moins d’entamer de nouvelles études.
Cela étant, « enseigner reste un beau métier si on aime transmettre » dit-elle. C’est aussi gérer une classe qui parfois n’a pas envie d’apprendre. Le défi est de capter l’attention des élèves de façon quasi-continuelle. Autre avantage : la sécurité de l’emploi. Les professeurs ont en charge les élèves 18 heures par semaine. Mme Delafosse et Mme Tardivaud d’un commun accord disent que c’est agréable de pouvoir gérer son temps, de travailler chez soi. L’inconvénient : il n’y a jamais de réelle coupure.
La jeune enseignante termine en disant qu’il y a une autre façon de devenir enseignant mais sans passer le concours. Dans ce cas-là on postule auprès du rectorat. Si la personne est retenue, elle devient contractuelle. C’est-à-dire qu’elle signe un contrat pour une durée déterminée et elle commence souvent par faire des remplacements et ensuite elle peut avoir un poste à l’année. L’avantage du contractuel est de pouvoir rester sur place et de pouvoir refuser des postes. Par contre le salaire est moindre.
Un grand merci à Mme Delafosse pour son témoignage !